Mercredi 20 Juin


Bon anniversaire mon Louis. Parents indignes qui partent en vacances alors que c'est l'anniversaire de leur fils... Pur hasard des dates.

Départ tôt ce matin. J’avais initialement prévu que nous nous rendions directement à Reykjavik, mais le programme tel que je l’avais énoncé à Guillaume la veille lui paraissait trop léger. Alors farfouillant dans le Routard, j’avais trouvé la randonnée vers la cascade Glymur, la plus haute d’Islande. Le guide mentionne « randonnée réservée aux marcheurs aguerris et bien équipés », mais bon on verrait sur place…
Direction donc le fjord Hvalfjördur, au fond duquel se cache la fameuse chute d’eau.
Les paysages par ici sont verts, et à partir de Borgarnes, on a l’impression d’être là où les citadins de la capitale viennent passer leurs week-ends. Beaucoup de villégiatures, de golfs…
Nous bifurquons sur la route 47. Attention, ne faites pas la blonde comme moi, il y a deux fois le mot Glymur noté sur la carte le long du fjord. Mais l’un est le nom d’une chambre d’hôtes, et celui à l’est du fjord en bleu est le nom de la cascade. Après coup, ça paraît logique, mais sur le coup je pensais qu’on aurait moins de route à faire… Ce fjord est très industrialisé. Des raffineries sont implantées dans le coin, ce qui dénature pas mal le paysage. Il faut prendre un tout petit tronçon de route gravillonnée pour arriver au parking de la cascade.


La randonnée commence comme une balade, à travers des parterres de fleurs, et par endroit ça descend même. Le chemin est balisé par des petites marques fluo sur les cailloux. On arrive alors à un passage dans la roche, une sorte de grotte naturelle que l’on traverse, puis un petit escalier aménagé, et il faut traverser quelques buissons, et c’est là que les hostilités commencent : le franchissement de la rivière sur un rondin de bois.



J’envoie Guillaume en éclaireur, forcèment, et je dégaine l’appareil photo, au cas où quelque chose de comique lui arrive. Mais non, c’est mon homme, et il s’en sort très bien, prenant même la pose au milieu de la traversée. Flûte ! Même si ça n’aurait pas été drôle de devoir aller le repêcher au milieu du torrent…
A mon tour, et comme il est super gentil, Guillaume me donne le truc pour tenir le câble comme il faut, histoire de ne pas boire la tasse. Il faut en fait le tirer contre soi, surtout pas pousser dessus avec les bras, et ça passe tout seul. C’est là que la vraie grimpette commence. Par endroit, des cordes sont là pour s’aider à monter, c’est raide ! Le chemin s’arrête à un moment, et de là on peut déjà bien voir la cascade. Mais comme on en avait pas assez, qu’il faisait un temps magnifique et que c’était notre dernière rando, on a poussé l’expédition un peu plus loin. A partir de là, ça tient plus de l’escalade que de la randonnée, mais sans trop de difficultés, nous avons atteint un petit promontoire en pierre, d’où on peut vraiment admirer Glymur. Et quand on regarde au fond de la gorge, on se rend compte qu’on est très haut… Le retour fut plus aisé, surtout pour la partie escalade qu’on avait passée à l’aller. En fait, on n’a pas pris le même chemin tout simplement… Arrivés au passage avec les cordes, on aperçoit au loin un gros groupe de touristes et quelques couples qui suivent, et on est bien contents d’être arrivés tôt et d’avoir été seuls à profiter du paysage jusque là. Un bout de l’Islande à nous tous seuls. On arrive au rondin juste avant eux, et les voyant s’extasier devant le fait qu’on le passe sans difficultés, on leur donne le petit truc du câble, car ils n’avaient pas l’air rassurés quand même.



Alors c’est sûr que ce n’est pas la rando la plus simple qu’on est faite. Nous ne sommes pas vraiment sportifs à la base, mais après 8 jours à marcher, et avec de bonnes chaussures et un peu de motivation, c’est tout à fait faisable. Et ça vaut vraiment le coup. Au retour, la vue sur le fjord est magnifique.



 Nous finissons le tour du fjord, et rattrapons la route 1 vers Reykjavik. Si toutefois vous ne souhaitez pas vous rendre à Glymur, il n’est pas obligatoire de faire les 60km qui longent le fjord, vous pouvez emprunter le tunnel, signalé sur la carte par un trait pointillé, ce qui vous fera gagner presque une heure de route, pour la modique somme de 1000ISK.
Petit moment de nostalgie quand nous sommes passés par le rond-point par lequel nous avions quitté la capitale le jour de notre arrivée, la boucle est bouclée. Le compteur affiche 2500km parcourus.
Nous avions plusieurs choses à faire à Reykjavik. Visiter le centre historique, faire les boutiques pour bénéficier des prix soi disant attractifs, manger (bah oui !) et enfin aller nous délasser au Blue Lagoon.
D’abord trouver où laisser la voiture. Il y a en fait une multitude de parkings, payants, le long du port, à proximité immédiate du centre ville. Chose faite, et munis d’un plan trouvé quelques jours auparavant au centre d’infos d’Akureyri, nous voilà partis à la recherche de quoi se sustenter. Plusieurs choix possibles, comme d’habitude, mais on s’arrête au Sea Baron, dans le vieux port. C’est une vieille cabane de pêcheurs en bois, avec une petite terrasse abritée, où on mange des brochettes de poissons et crustacés. Adresse authentique, bien que connue des touristes maintenant.
Quelques gouttes accompagnent notre balade, mais nous partons à l’assaut du centre ville. Nous parcourons les rues principales, nous aidant uniquement du Routard et de notre plan. Les boutiques sont principalement regroupées dans deux rues, puis petit arrêt au bord du lac, et au sous-sol de la mairie pour voir la maquette de l’Islande réalisée avec des feuilles de papier ultra-fines superposées les unes sur les autres. Quelques années de travail pour quatre passionnés.



Nous n’irons pas jusqu’à la fameuse cathédrale, n’étant pas fan d’architecture moderne. Après une petite heure de marche sous des averses de crachin, nous décidons de bouger. Je fais passer Guillaume par les rues que le bus à impérial, qui assure des visites de la villes, emprunte lors de son itinéraire. Mouais. Honnêtement, à propos de Reykjavik, je pense qu’il faut y venir exprès parce qu’on aime les capitales, leurs musées, leurs architectures, etc…, mais ça ne nous a pas plu plus que ça. Après neuf jours de paysages pratiquement vierges de toute civilisation, la ville nous a laissés indifférents, et de plus ce n’est pas ce que nous recherchions… Nous récupérons la voiture, et partons à la recherche des deux grands centres commerciaux.
En Islande, pour les touristes, il est possible de récupérer la tva sur les factures d’achats de plus de 4000ISK. C’est le système « tax-free ». De plus, j’avais lu qu’on pouvait trouver de grandes marques de vêtements (genre des jeans très connus) moins chèress qu’en France. Rien de tel en fait. Grande déception pour Guillaume qui pensait se rhabiller pour quelques années, les tarifs ne sont pas très intéressants, même avec la récupération des taxes. Nous avons donc arpenté Kringlan et Summarlin en vain. Ça a au moins eu le mérite de nous occuper deux heures…

Vu qu’il n’est pas très tard, on en profite pour faire le tour de la péninsule de Reykjanes. Nous sortons rapidement de la capitale cette fois (avec un plan, c’est carrément plus simple !), et arrivés au bout de la route 41, nous roulons vers le sud par la 44 puis la 425.
Nous ne nous y sommes pas arrêtés, mais à mi-chemin entre Hafnir et la pointe sud de la péninsule se trouve le « pont entre les deux continents ». Le symbolique Bru milli heimsalfa est censé séparer, d’un point de vue géologique, l’Europe et l’Amérique. En fait, c’est juste un fossé de sable noir avec un petit pont métallique dessus.
A la pointe sud de la péninsule, une grande usine géothermique, que l’on traverse pour accéder au phare et aux falaises escarpées de Reykjanesta. Joli point de vue. Sur la droite, un mont aux cimes enneigées des fjords du nord-ouest. Derrière, le premier phare d’Islande, construit en 1878. Ou plutôt sa réplique, car le premier l’avait été sur la plus haute falaise, mais un tremblement de terre l’avait détruit neuf ans plus tard…





Du côté de l’usine, on peut aussi observer des marmites de boues à la fameuse odeur d’œuf pourri, comme du côté du lac Myvatn.
Nous reprenons la 425, qui passe à proximité de Grindavik, vers le Blue Lagoon. Il est environ 17h, le parking est bondé. Pas le choix de revenir plus tard de toute façon.

La seule comparaison que l’on peut faire avec les bains de Myvatn, c’est la couleur de l’eau. Car le Blue Lagoon, c’est une usine à touristes bien rodée ! Il paraîtrait même que les islandais n’y viennent plus, mis à part peut-être en hiver…
Dès l’entrée, on a l’impression d’être dans un de ces spa d’hôtel de luxe, ce qui n’est pas pour déplaire. Le tarif est à la hauteur du décor d’ailleurs, 35€ par personne. A ce prix, vous avez le savon gratuit dans les vestiaires, et accès au bassin. Je n’ai même pas regardé le prix pour une serviette de bain ou un peignoir… On vous donne un petit bracelet magnétique, qui va vous servir pour ouvrir et fermer le casier dans le vestiaire,entre autre.
Les vestiaires sont immenses, avec des petits coins « coiffeuse » : sèche-cheveux, cotons, miroir. Après la douche obligatoire (savon et masque pour les cheveux à disposition), c’est enfin le moment de découvrir le bassin. Effectivement, c’est grand, et il y a du monde, mais on est pas les uns sur les autres.
Il y des petites plages (en béton), pour se poser. Saunas, hammams, et mini cascade d’eau. Il faut se mettre en dessus, et l’eau vous masse la nuque, les jambes, le dos, c’est très agréable. Des petits bacs avec de la crème à s’étaler sur le visage se trouvent tout autour du bassin. Moyennant supplément, on peut se faire masser. Et grâce à votre petit bracelet magnétique, vous pouvez au choix aller manger un morceau au restaurant, ou prendre un verre directement dans le bassin grâce au bar installé au bord de celui-ci. Vin, champagne, bière, cocktails… Vous n’aurez qu’à régler la facture à votre sortie, c’est beau la technologie. Dans le hall, il y a également une petite boutique de souvenirs et de produits estampillés « Blue Lagoon ». Grâce aux testeurs, je me suis appliquée un peu de crème sur le visage (agréable) et sur les mains. Leurs produits sont agréables.
Nous avons trempé une heure environ, le ciel était menaçant, et on a même eu le droit à une petite averse mais ça n’empêche pas de profiter, vue la température de l’eau (pas de photos désolée...).

Notre contrat de location stipulait que nous devions rendre la voiture à 22h, notre vol étant prévu à 1h du matin. Les bureaux se situant à Keflavik, c’est là que nous nous rendons donc pour notre dernier dîner sur l’île. Le Kaffi Duus, sur le port de plaisance, nous fait profiter d’une belle vue pour nos derniers moments. Guillaume écrit enfin ses cartes postales, qu’il postera à l’aéroport… Classique venant de lui.

Le temps de passer la voiture au lavage, de refaire nos bagages et de balancer les cochonneries accumulées pendant le voyage, il est temps de se séparer de notre compagnon de voyage. Le retour est rapide, rien de spécial à signaler à propos du Jimny.
L’agent nous conduit à l’aéroport. Après avoir enregistré les bagages, être passés sous les portiques de contrôle, nous allons changer l’argent liquide qu’il nous reste au guichet de la banque. Les boutiques de la zone duty-free ouvrent deux heures avant chaque vol. North 66, Blue Lagoon, alcools, bijoux, souvenirs, matériel audio et photo, librairie, tout y est. Il y a aussi une petite épicerie (difficile de ramener du saumon fumé d’Islande…) et un petit bar qui vend des sandwichs, etc…


L’embarquement se fait vingt minutes avant le départ, il fait encore jour. Le vol se passe bien, je m’endors presque aussitôt et me réveille au toucher des roues à Roissy.

Mauvaise surprises à l’aéroport, ma valise n’est pas là. Elle arrivera six jours plus tard à la maison. Il y avait deux vols au départ de Keflavik à la même heure le jour où nous sommes rentrés, elle est partie dans le mauvais, à destination de Copenhague… Au moins, j’ai voyagé léger.

Il pleut à Paris. Notre train est à l’heure, et n’aura pas de retard. Nous sommes crevés, le décalage horaire est traître dans ce sens.

Les retrouvailles avec mon petit gars de 2 ans furent chargées d’émotion, pour moi. C’était la première fois que je le laissais aussi longtemps.

La reprise du boulot fut….. Pffff, j’en parle même pas…



Ce fut un voyage magnifique, et nous n’avons jamais été déçus. Les islandais sont sympathiques, accueillants, et vivent dans un pays superbe. Nous avons vu beaucoup de choses splendides, mais l’envie ne nous manque pas d’aller visiter tous les sites pour lesquels on a dit durant notre séjour « ça sera pour la prochaine fois ». Dans quelques années, pourquoi pas…

16 commentaires:

  1. Merci pour ce récit de voyage, ça fait rêver !
    Sylvie

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  2. Très joli blog et très joli voyage. Merci pour toutes tes infos bien pratiques pour mon futur voyage! :)

    Virginie

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  3. Cela fait 3-4 semaines que je flaire tous les bons plans pour mon voyage en Islande, et quel bonheur de tomber sur ton blog !!! Tout y est !! je vais bcp m'en inspirer, je te dis un grand bravo pour tes récits mais surtout un ENORME merci !!

    Camille

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  4. de même, merci ! et bravo pour ce travail !
    Anne (84)

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  5. super votre blog, belles photos et bien détaillé. je me prépare à faire un circuit avec un tour opérator.

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  6. Le ton sincère, les belles photos et les bons plans... Bravo et merci à toi, tu peux être heureuse et fière de rendre service aux vadrouilleurs! Entre notre ami Le Routard et tes bons conseils de routarde, on est parés !

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  7. Je viens de lire le tout ! De A à Z !

    Un grand merci

    Charly

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  8. Magnifique blog...Ca fait réver !
    Estelle

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  9. Bonjour Julie,
    Mille mercis pour ce magnifique récit bien détaillé qui donne envie de partir en Islande. Nous y allons début août et je m'aide de votre voyage pour planifier les journées. Tout est précis et les photos sont magnifiques, cela fait rêver !
    Merci encore pour ce blog.
    Ger

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  10. Super!
    Un blog vraiment bien fait, des photos mais pas trop, des trucs et infos utiles, un grand bravo!

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  11. Bon résumé, merci, ça me donne encore plus envi d'aller là bas...
    Il reste à déterminer la durée puis finaliser le trajet !!!

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  12. Bonjour,
    merci pour votre blog, nous rentrons hier d'islande et nous nous sommes beaucoup inspiré au départ de votre itinéraire. se fut formidable!!!!!!!!!!!

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  13. Bravo! Les photos que vous avez faites sont extraordinaires, comme les paysages d'Islande.

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  14. Ca fait longtemps que je rêve d'Islande et que je tourne autour de toutes les superbes photos et là, je craque !!!
    Merci et je vous remercierai encore lors de notre prochain voyage !

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  15. Bravo !!! J'ai voyagé et rêvé à travers votre récit et vos photos ...

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