Dimanche 17 Juin

Nous sommes dimanche. Ok. C’est le jour de la fête nationale islandaise. Ok. Rien de comparable avec notre 14 juillet, nous ne verrons aucune animation particulière, et tous les commerces, restaurants sont ouverts normalement, c’est la période touristique…

Avant d’attaquer le programme de la journée, ou plutôt des deux jours à venir, car nous resterons dans la région du lac Myvatn jusqu’à demain soir, il nous faut faire environ 160 kilomètres sans aucun arrêt. Je le répète, sur cette portion de route, il n’existe qu’une seule pompe à essence automatique 50km après Egilsstadir. Donc mieux vaut ne pas être à quelques litres de la réserve !

Cette route, qui serpente gentiment autour de gros tas de cailloux, se fait bien car il n’y a aucun village à traverser ou quoique ce soit qui ralentit l’allure. Partout en Islande, excepté pour les grandes villes, les villages ont été construits soit à l’écart de la route principale, soit d’un seul côté, ce qui permet de pouvoir rouler constamment à 90km/h. C’est un gain de temps non négligeable !

Après ce long désert de cailloux (mon fils aurait été aux anges !), pour nous rendre aux chutes de Dettifoss, nous empruntons la piste 864. Si vous êtes en voiture standard, vous pouvez rouler un peu plus et prendre la route 862, en meilleur état. Vous aurez accès aux chutes également, mais par l’autre côté. Néanmoins, je pense que pour mieux apprécier le site, il est préférable d’arriver par la 864. Il n’existe pas de pont au niveau de Dettifoss pour traverser la rivière.

Dettifoss est la plus puissante chute d’eau d’Europe. On s’en rend bien compte quand on est juste au bord, on en prend plein les yeux et les oreilles. Le débit serait de 200m3/sec. Belle fuite d’eau…

En poursuivant la balade, on peut admirer Selfoss, petite enclave formée de multiples chutes.

Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons pour photographier le petit terrain d’aviation que l’on a vu à l’aller. Ce n’est pas le premier que l’on croise depuis le début du séjour, mais celui-ci est vraiment au milieu de nulle part. Pas de hangar, juste quelques plots qui délimitent la piste et une manche à air. Ca fait rêver Guillaume !

L’après-midi et la matinée de demain sont consacrés aux alentours du lac Myvatn. Petit arrêt au centre d’infos, situé sur le parking du supermarché. Je fais le plein de documentation et de bons plans, et nous allons manger au Gamli Baerinn. Les sites étant concentrés principalement sur le côté est du lac, il est possible de moduler le programme selon les envies.

Nous commençons par le cratère Viti. Il faut pour cela prendre la route 863, environ 5km avant Reykjahlid. On traverse alors l’usine géothermique qui exploite les ressources naturelles de la zone. On y reviendra plus tard pour y voir les courtes vidéos explicatives sur leur travail, diffusées dans le centre d’informations de l’usine.

Le cratère Viti. Le parking est en haut du cratère, si bien que si vous voulez juste l’admirer, ça ne vous prendra pas plus de cinq minutes ! Nous entreprenons pour notre part d’en faire le tour. La couleur de l’eau au fond du cratère est hypnotique, comme celle du Jokulsarlon, mais d’un turquoise plus vif. On a qu’une envie, c’est d’aller s’y baigner. Mais non, ce n’est pas possible ! Les fumerolles qu'on voit au loin sont issues des puits d'exploitation de l'usine géothermique.

Le chemin balisé nous fait passer près de mares d’eau à haute température qui dégage de petites vapeurs, ainsi qu’une désagréable odeur d’œuf pourri. Cette odeur est caractéristique de cette région, et même l’eau de la douche est parfumée. Mais pas d’inquiétude, vous ne sentirez pas l’œuf pourri après la douche, ça ne reste pas sur la peau.

En redescendant la route, un autre parking sur la droite, avec une baraque à hot dogs (et non à frites !). Le chemin qui part de là nous amène au site de Leirhnjukur. Ce sont les laves, encore fumantes par endroit, issues de l’éruption qui dura plus de dix ans et se termina en 1984. Le paysage est apocalyptique. La coulée de lave a recouvert des milliers d’hectares. La roche volcanique qui s’est formé prend de multiples aspects, principalement de couleur très sombre, et est très abrasive. Là où de la vapeur s’échappe, le sol est encore tiède. Un chemin balisé permet de se promener à travers ce paysage mort. Ca ne laisse pas indifférent quand même…

La nature reprend ses droits, et ça fait du bien!

On distingue bien la coulée de lave

Prochaine visite : Namafjall. Quand vous redescendez de la 863, il faut reprendre la route 1 quelques mètres vers Reykjahlid et c’est juste à gauche.

Ici aussi l’odeur est persistante. C’est un ensemble de solfatares, sorte de cocotte minute à ciel ouvert et de mares de boues, plus ou moins bouillonnantes. Le site est très touristique, car très facile d’accès.

Il est possible de monter sur la colline, Hverir, pour avoir une vue sur le coin.

Avant de rentrer à la chambre d’hôtes, la guesthouse Ludent, petit repérage de la route pour aller aux bains naturels de Myvatn ce soir, et découverte des grottes Storagja. Ce sont deux petites cavités naturelles dans lesquelles on pourrait se baigner si l’eau n’était pas si chaude. Un écriteau à l’entrée signale que les chutes de pierres sont fréquentes, et qu’il est donc dangereux de s’aventurer à l’intérieur. Pourtant beaucoup de touristes le font, comme nous… Mais il y avait déjà des personnes en train de se baigner, alors nous partons et décidons de revenir ce soir tard.



Les grottes sont sous cette faille



Traditionnelle pause de fin de journée dans la chambre, afin d’étudier le Routard pour savoir où manger ce soir. Ce sera au Vogafjos Cowshed, littéralement « étable », situé quelques kilomètres au sud de Reykjahlid. C’est en fait une ferme-laitière qui fait aussi café-restaurant, avec un petit coin boutique d’artisanat local. L’endroit est très charmant, avec de grandes baies vitrées qui donnent sur les prés et sur… l’étable. Eh oui ! Les vaches vous regardent manger !!Très bon moment, et très bon repas !

Histoire de se relaxer un peu avant d’aller au lit, nous filons au Jardbodin vid Myvatn, les bains naturels. C’est ouvert jusqu’à 23h30 en été, et il y a moins de monde le soir… L’entrée est à environ 3000ISK, beaucoup moins chère que le Blue Lagoon. C’est plus petit, mais la vue sur le lac et les monts alentours est superbe, et c’est beaucoup moins bondé. Avant d’entrer dans l’eau, il est bien rappelé de prendre une douche et de se savonner les parties les plus intimes, les pieds et la tête. Du savon est d’ailleurs à disposition. Les douches sont communes, et cela ne choque personne en Islande, mais pour s’adapter à la pudeur des européennes, deux douches avec rideaux sont disponibles. Par contre, pas de cabines individuelles pour se changer ! Ce doux moment de repos dans les eaux turquoise à quand même une légère odeur d’œuf pourri, mais vite oubliée par la beauté du paysage. Il est même possible de boire un verre tout en se baignant.

Après une petite heure de trempette, nous retournons aux grottes de Storagja. L’une des deux étant libre, on remet nos maillots le temps de faire une photo. L’eau est vraiment trop chaude pour pouvoir y rester plus longtemps, entre 42 et 48°C !! Et puis déjà d’autres personnes arrivent !

Entrée de la grotte

Un paradis sous terre (prise avec flash...)

Encore une bonne journée. Demain d’autres aventures nous attendent !